EXPOSITIONS du festival 2017


GALERIE DE L’ART DU TEMPS / CHAPELLE DE L’ORATOIRE

14 rue de l’Oratoire (16.03 > 01.04 – mardi>samedi 10H>18H - dimanche>14H-18H)

GOLNAZ BEHROUZNIA (Iran) & FRANÇOIS DONATO (France) | Lumina fiction #2

 

CO-PRODUCTION Golnaz Behrouznia/VIDEOFORMES 2017. Avec le concours de Clermont Auvergne Métropole, et le soutien de la Drac Auvergne-Rhône-Alpes .

Un projet de Golnaz Behrouznia. Design sonore et gestion d’interactivité par François Donato, membre d’éOle, collectif de musique active.

Lumina Fiction est une œuvre multimédia, immersive et interactive, un voyage à l’intérieur d’un monde imaginaire. 

Dans un espace vaste et obscur, une structure composée de couches de voiles translucides se déploie comme une architecture organique flottante. D’infimes créatures lumineuses et chimériques prennent vie sur les voilages de ce corps géant. La mise en scène produit alors une fiction biologique en perpétuel changement. 

Bien que pouvant être autonome, cet écosystème évolue suivant les comportements des visiteurs. Cette installation utilise les nouvelles technologies pour incarner des comportements inspirés de principes de vie du réel biologique, notamment, les règles d'interaction avec le monde naturel (mutualisme, parasitisme, commensalisme). L'ambiance sonore précise la nature aqueuse du milieu ambiant dans lequel est censé évoluer ce petit monde. Le son est généré comme les images, à partir de bruitages aléatoires qui se composent en fonction des déplacements du public. Plus les mouvements sont soutenus, plus le son devient dense et des taches parasitent viennent perturber et inquiéter cet univers sensible et fragile. 

Ici, l'infiniment petit devient monumental. Ces créatures évoquent, par leurs formes qui gigotent le monde microscopique des bactéries, des microbes, ou même encore toute la faune étrange et phosphorescente oubliée dans les ténèbres des grands fonds marins. Elles sont issues de dessins préliminaires, effectués à l'encre, que l'artiste transforme en banques d'images animées et combinées aléatoirement grâce à l'informatique. La morphologie de ces spécimens semble sortie tout droit d'un répertoire d'espèces conçu par des biologistes. Mais il sont munis de fils, de connexions qui les rattachent au monde électronique. Par leur démultiplication, les superpositions de voiles qui les supportent permettent de moduler une variation de profondeur de cet univers, les libérant dans un espace tridimensionnel. Ainsi, par une certaine légèreté et délicatesse oniriques, cette installation nous invite à penser notre place dans l'écosystème planétaire, et à modérer nos actions sur notre environnement qui ont des conséquences imperceptibles ou visibles à la longue, les pires comme les meilleures, sur le reste du vivant. Nous faisons partie de ce vivant. 

Dans la Chapelle de l'Oratoire qui sert d'enveloppe à cet écosystème, l'installation est présentée sous sa deuxième version, avec une programmation plus complexe des interactions entre le public et la manifestation de signaux visuels et sonores.

Née à Shiraz (Iran), Golnaz BEHROUZNIA est issue de l’école des Beaux Arts de Téhéran, elle poursuit son cursus artistique en France à partir de 2008, par des études en création numérique à Toulouse. Les médias qu’elle choisit, la sculpture, l’installation vidéo, le dessin sont tous mis au service de cette idée : créer un monde hybride, à la rencontre du biologique et du plastique… D'abord autodidacte, François Donato est passé par les conservatoires de Genevilliers et de Lyon. Son travail de création est prioritairement consacré à la musique acousmatique.

www.golnazbehrouznia.com

www.struzz.com/

+ Ernst Haeckel (Formes artistiques de la nature, 1904), Luigi Serafini (Codex Seraphinianus, 1981), Joan Fontcuberta (Herbarium, 1984), Dado, Peter Bruegel L'ancien (La chute des anges rebelles, 1562)

 

 

MUSÉE BARGOIN

45 rue Ballainvilliers (15.02 > 21.05 - mardi>samedi 10H>12H -13H>17H – dimanche 14H>19H)

 ISABELLE DEHAY (France) | Paysage dpi

 

Paysage dpi (« des pays », phonétiquement) paraît tout d'abord être un jardin virtuel. Un grand écran au centre reçoit l'image tout en la laissant déborder sur un côté, vers l'angle de la pièce. La vidéo s'étend aussi sur le sol, étirée jusqu'à rendre les formes méconnaissables et plongeant, avec peu de moyens, le regardeur en immersion dans un monde parallèle.

Des plantes se détachent d'un fond noir. Par leur mouvement, leur métamorphose, leur croissance, leur floraison, leur feuillaison, leur déclin, cette flore entièrement numérique nous invite à observer les cycles de la nature, à s'étonner des lents et imperceptibles changements, comme dans le continuel glissement d'une saison à une autre.

Est-ce un paysage ? Selon Michel Baridon, « Un paysage est une partie de l'espace qu'un observateur embrasse du regard en lui conférant une signification globale et un pouvoir sur ses émotions ». Et Henri-Frédéric Amiel écrit que « Chaque paysage est un état de l'âme ». Depuis l'invention du paysage dans la peinture, celui-ci n'est pas une fin en soi, il existe pour inciter à inventer un nouveau langage pictural.

Isabelle Dehay exploite avec finesse cette particularité du genre. Par un « travail de dentellière », une « orchestration minutieuse et éthérée » de formes photographiques de plantes et de fleurs que l'artiste a photographiées lors de ces ballades sur le Puy du Sancy, elle cherche à nous faire partager des visions issues d'une monde intériorisé, qu'elle nomme « paysage mental ».

L'artiste n'a extrait que peu de plantes des paysages qu'elle a parcourus, mais ils sont intimement liés à son enfance, à ses émotions. Elle les choisit pour leur simplicité, ou pour leur présence ordinaire et en grande quantité sur les bords des chemins, pour leur caractère commun, pour le fait qu'elles soient à portée de main. Mais au lieu de les cueillir, elle prélève leur image pour composer son propre autoportrait-paysage.

Héritière de la technique du photomontage, elle fragmente les plantes photographiées en fichiers qu'elle anime au moyen d'un logiciel créé par elle-même (Multimédia Multimorceau©id). Le détourage, la description, la composition sont d'une grande exactitude et fidélité. Le détail a une importance capitale. Nous ne sommes pas loin de l'imagier qui, en isolant des objets ou des êtres et en les illustrant par le dessin ou la photographie, permet à un enfant de prendre conscience du monde qu'il l'entoure.

« Une ville, une campagne, de loin c’est une ville et une campagne, mais à mesure qu’on s’approche, ce sont des maisons, des arbres, des tuiles, des feuilles, des herbes, des fourmis, des jambes de fourmis, à l’infini. Tout cela s’enveloppe sous le nom de campagne. » (Blaise Pascal)

Elle construit ses œuvres comme on élabore une symphonie, en travaillant la composition et le mouvement, souhaitant aborder le déroulement de son film autrement que d'une manière linéaire. Différentes temporalités se confrontent : le ralenti du mouvement, et la pousse accélérée des plantes. Le temps est condensé, digéré, comme dans notre mémoire.

Une sensation étrange de présence, par des mouvements implicites, laisse croire que cette flore virtuelle est habitée d'insectes ou d'oiseaux. Il n'en est rien. Ici, c'est la subtile animation des éléments entre eux qui hante l'image et érige une personnification du paysage.

Cette installation s'inscrit dans une exposition collective qui se tient au Musée Bargoin (Verdures, du tissage au pixels) de pièces contemporaines qui revisitent la place de l'homme au sein de la nature à travers le thème du motif végétal, en regard avec dix tapisseries d'Aubusson du XVIe siècle, provenant du château de la Trémolière à Anglards-de-Salers (Cantal).

Issue de l’école des Beaux-Arts de Nantes, Isabelle Dehay a réalisé de nombreux courts-métrages en 16 mm, des pièces vidéo, d’art numérique, des performances et s'est souvent associée à des musiciens et compositeurs contemporains. Ses installations déjouent la temporalité linéaire du film : montage aléatoire, éclatement ou multiplicité du scénario, interaction scénographique.

http://isabelle-dehay.net/ ihttps://vimeo.com/185319607

+ Albrecht Dürer (La grande touffe d'herbes, 1503), Style Millesfleurs, Joachim Patinir, Hokusai (Manga, 1814-1878), Caspar David Friedrich (Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818)

 

 

SALLE GILBERT-GAILLARD

2 rue Saint-Pierre (16.03 > 01.04 - mardi>samedi 10H>12H30 -13H30>18H – dimanche 14H>18H)

JORIS GUIBERT (France) | Totemtronic

 

«Machineries phénoménales à rayonnement cathodique», les installations Totemtronic sont des architectures modulables de moniteurs vidéo à tube cathodique. Construites in situ, leur conception se fonde sur le nombre de moniteurs et leur disposition, assemblés en édifice ou répartis dans l’espace. Chaque Totemtronic est unique et fonctionne comme un élément organique. Chaque moniteur distribue le signal vidéo à son voisin. Les multiples câbles s’entrecroisent et génèrent des champs électromagnétiques qui interfèrent entre eux. L’intensité électrique modifiée module l’image donnant lieu à des « images-fantômes ».

Toutes ces « images » sont issues de travaux à partir de la substance de l’image électronique (bruit vidéo, signaux traités, interférences, rémanence, boucles optiques ou électriques). L’enjeu est de révéler la dualité de cette substance, entre corps et spectre, apparence et matérialité. Car contrairement à la projection cinéma, l’image électronique ne peut exister hors de la machine qui la produit (la télévision). L'image est équivoque, à la fois objet et apparition, image et sculpture. La machine constitue ainsi non seulement le matériau, la matière, mais aussi l’écriture même de l’art vidéo, que ce soit à travers le dispositif de création ou celui de diffusion des images.

L’installation s’accompagne d’un son très faible produit par cette machinerie. Ce ballet de signaux visuels est conçu selon une dramaturgie en trois temps : Chaos initial, déploiement de figures disparates (qui déséquilibrent l’ensemble tout en lui conférant une structure) et structuration du regard par un motif unique et géométrique. Ainsi, le spectateur est conforté par les structures répétées, tout en étant déstabilisé par les apparitions qui singularisent l’ensemble et créent des points de rupture.

L’installation accueille volontiers des moniteurs défectueux (qui ne sont plus vendus dans le monde), dont les petits dysfonctionnements singuliers constitueront des nuances d’images et apparitions uniques. Ainsi, L’installation évoque et manifeste littéralement, la disparition programmée et irréversible de la technologie vidéo analogique, et avec elle la disparition des écritures qu’elle a fait émerger dès l’origine de l’art vidéo. Notamment celles nées de la manipulation du signal ou du fonctionnement du tube cathodique.

Les images, fulgurantes et insaisissables, sont aussi à contempler pour leur plasticité électronique : scintillement (image pulsée à 50 htz ou 60htz), luminance du phosphore (brillance vive), balayage des électrons (torsion et distorsion du point de balayage), rémanence (traces et traînées de luminosités fantômes), trame (lignes, désynchronisation des demi-trames entrelacées), réception hertzienne et phénomènes d’interférence (bruit, amplification...), grain grossier et vibrionnant des luminophores (image granulaire)...

Le clignotement est le phénomène à l’origine de l’illusion de mouvement au cinéma (un effet proche de l’effet Phi). Les films-flicker ont révélé des défaillances du système perceptif qui, sollicité par des stimulations alternées extrêmes (noir/blanc), crée des illusions de couleurs, voire de représentations. La pulsation révèle des images qui n’existent qu’à travers le regard du spectateur. Peut-on appeler «images» ces apparitions résultant de phénomènes des machines?

Inspiré de l’art indien de la côte Nord-Ouest du continent américain (les motifs imbriqués les uns dans les autres forment des figures disparates autant qu’une figure globale), des constructions optiques de l’art cinétique, des environnements de moniteurs de l’art vidéo, ce totem de l’ère électronique est un « complexe d’images autant qu’une sculpture électroluminescente ».

Joris Guibert, « chamane des temps modernes », est vidéaste plasticien et enseignant en esthétique du cinéma à Lyon.

 http://khroma-soma.com/

+ Nam june Paik (Magnet TV, 1965), Bridget Riley, Jesús-Rafael Soto.

 

 

CHRISTINE MAIGNE (France) | White pulse

 

White Pulse est une installation vidéo dans laquelle la projection au sol adhère à un tapis de sel. La vidéoprojection est absorbée par la matière et s'y fond de sorte que la lumière semble en émaner. Le mouvement virtuel qui est créé, constitué d'ombres et de modelés de matière blanche poudreuse semble sans échelle et référence précise, et laisse une lecture ouverte de la nature du phénomène. Nous pouvons y percevoir des manifestations organiques naturelles, une membrane de synthèse qui s’anime, ou même des mouvements géologiques. Cette indéfinition crée une confusion qui confère à l’œuvre une relation trouble au naturel.

Une masse blanche se déploie sur le sol et s'impose dans la pénombre. Lorsqu'on tourne autour on est attiré et fasciné par sa pulsation rythmée et organique qui creuse et gonfle sa surface. La matière minérale et granuleuse semble respirer, elle diffracte la lumière, la contient parfois et renvoie des éclats épars. Ici, l'image vidéo, habituellement immatérielle, s'incarne pleinement dans la matière étincelante et prend vie grâce au son d'un souffle qui l'anime. Terrain fragile, sable mouvant, vortex en gestation, l'excavation qui se forme et se bouche est un trou en puissance, un espace qui s'offre et se dérobe, un possible passage vers un univers souterrain, vers un espace quelconque indéfini ou vers un inconnu infini.

Dans la continuité de son œuvre, Christine Maigne appréhende avec White Pulse des phénomènes organiques génériques, tels ses pousses et développements de tiges élémentaires, de trous, de cloques, de pilosités, de points ou de taches... La technique de la photographie en tant que modelé et écriture par la lumière est omniprésente dans son travail protéiforme, notamment par la présence de signes noirs qui émergent d'une surface blanche comme une plante s'extrait du sol et y puise sa substance régénérative.

Dans ses installations publiques monumentales, comme dans ses travaux plus délicats et intimistes, elle dit travailler sur des sujets « minces, dérisoires », sur les notions de pousse et d'organicité à différentes échelles et dans des contextes divers. Elle aborde la surface comme une couche, un milieu d'émergence, une étendue sujette à modification par rapport à des phénomènes qui peuvent être initiés en dessous, susceptibles de créer ces manifestations subtiles de petits éléments.

Née à Saint-Flour, Ancienne élève de l’École Normal Supérieure de Cachan (Section Art et Design), Maître (Paris Sorbonne) et agrégée en arts plastiques , maître et certifiée en arts appliqués, Christine Maigne vit et travaille actuellement à Paris.

www.christinemaigne.fr

https://vimeo.com/195774734 (portrait par VIDEOFORMES)

+ Lucio Fontana, Wolfgang Laib, Giovanni Anselmo (Dissolvanza, 1973)

 

 

VÉRONIQUE RIZZO (France) | Dreamers

 

Dreamers est avant tout une œuvre très personnelle brodée par l'artiste en hommage à son père.

Ce long métrage « handmade » reprend les formes du cinémascope en «splitscreen» (écrans divisés) panoramique. Dans Dreamers, le spectateur est conduit vers une transe, à travers l’alternance de séquences found footages, et de compositions numériques de l'artiste. Véronique Rizzo, mêle à ses constructions dynamiques, des citations d’œuvres fétiches (notamment de William Burroughs, romancier américain qui mis au point la technique littéraire du cut-up), ouvrant ainsi le large spectre de l’image animée : film expérimental, documentaire, cinéma. La bande-son, les films et les textes, se déroulent en surimpressions qui tracent l'univers intime de l’artiste, en écho d’une psyché collective.

L'artiste y questionne le statut des images à l’ère de la post-modernité et pointe du doigt cet usage d’un accès général à l’information qui trouble les notions d’auteur. Les croisements esthétiques ouvrent des perspectives qui rendent compte du phénomène d’interpénétration des œuvres dans l’acte de création. Du principe d’appropriation comme «cannibalisme symbolique», possibilité de continuité et de fusion.

Peintre autodidacte, elle amorce la réalisation de ce long-métrage dans le deuil de son père. C'est dans le garage de ce dernier où elle eut ses premières émotions avec la pratique du médium pictural. Les peintures glycérophtaliques et autres laques chimiques qu'elle avait sous la main, l'ont sensibilisée à la vivacité des contrastes et à la froideur vinylique des grandes aplats colorés. De cette expérience est né son penchant pour la rigueur des zones polygonales complexes et changeantes qui s'entrecroisent et des motifs géométriques simples qui se côtoient, formes vibrantes, dans un va et vient, comme dans Dreamers entre figuration et abstraction.

Son travail s’oriente vers la représentation d'espaces ambigus et hallucinatoires. Le mouvement des formes immerge le spectateur dans une certaine sensation hypnotique.

Véronique Rizzo, par un collage d'extraits d’œuvres qu'elle admire et de motifs qu'elle crée, réunit dans un long glissement continu d'images, sa grande famille d'artistes, ainsi qu'un regard rétrospectif sur son Œuvre. Dans la lenteur se tisse un lien entre sa mémoire, son sentiment nostalgique du passé, et une certaine vision du futur fataliste qui se fait à l'idée d'une apocalypse latente, d'un grande période de guerres et de conflits.

Véronique Rizzo vit et travaille à Marseille. Elle expose depuis 1997, en France et à l’étranger.

http://veroniquerizzo.blogspot.fr/

http://www.documentsdartistes.org/artistes/rizzo

https://vimeo.com/153229772

https://vimeo.com/169749120 (portrait par VIDEOFORMES)

+Victor Vasarely, Joseph Albers, Robert Rauschenberg.

 

 

MARIANA CARRANZA (Uruguay/Allemagne) | Following Bees

 

En se référant à la citation apocryphe d'Albert Einstein (« Si les abeilles disparaissent, tous les êtres humains n’ont plus que quatre ans à vivre ; plus d’abeilles, plus de plantes, plus d’animaux, plus d’humains. »), Marianna Carranza fait allusion avant tout au problème écologique gravissime de la raréfaction des abeilles dans certaines parties du monde à cause de l'utilisation intensive de pesticides, et des situations d'urgence entreprises par les hommes pour leur survie, comme la pollinisation à la main, tache laborieuse à laquelle l'on s'adonne dans certaines régions de Chine. Marianna Carranza, elle, a suivi avec sa caméra les abeilles de son jardin, puis celles des pays où elle a voyagé. Elle guette leur vol autour des fleurs de pavot, par un jeu de travellings rapides et répétés, jusqu'à rentrer dans la ruche et les filmer en très gros plan.

La chorégraphie opérée par les abeilles s'entremêle avec la silhouette éphémère d'une danseuse, en référence au texte de Paul Valery dans L'âme et la danse (1921).

« J’aurais besoin maintenant de cette puissance légère qui est le propre de l’abeille, comme elle est le souverain bien de la danseuse... Il faudrait à mon esprit cette force et ce mouvement concentré, qui suspendent l’insecte au-dessus de la multitude de fleurs [...] Ou bien me faudrait-il, ô Phèdre, le subtil déplacement de la danseuse, qui, s’insinuant entre mes pensées, les irait éveiller délicatement chacune à son tour, les faisant surgir de l’ombre de mon âme, et paraître à la lumière de vos esprits, dans l’ordre le plus heureux des ordres possibles. »

La vidéo en boucle est projetée sur une toile légère et flottante au milieu de la pièce. Le format vertical rappelle les vidéos enregistrées avec les smartphones, la spontanéité de leur utilisation, et la grande valeur testimoniale de ces reportages amateurs en basse définition. Dans la lignée des sculptures en ronde-bosse, l'artiste détache le sujet de son fond, comme pour indiquer qu'il s'agit d'une préoccupation planétaire. Et l'univers des insectes, le minuscule, devient monumental et se mesure à nous.

Dans certaines villes, les abeilles effraient les habitants au point d'y interdire la présence de ruches. Ici, le changement d'échelle rendant les abeilles géantes (La vidéo a déjà été projetée à Hong Kong sur les façades d'un gratte-ciel) nous invite davantage à comparer leur organisation à notre société... et à notre vulnérabilité.

https://marianacarranza.wordpress.com/2016/08/26/following-bees/

https://vimeo.com/38348361

+Joseph Beuys (7000 chênes, 1982), Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen (Saw sawing, 1996), Yukinori Yanagi (The world flag ant farm, 1989)

 

 

FRANCIS BROU (France) À ma façon / 2016 / 81’13

 

Récit en 33 courts chapitres les heurs et petits malheurs des jours.

 

MAX HATTLER (Allemagne) Five / 2016 / 57’37

 

Une animation abstraite de la Symphonie n° 5 de Gustav Mahler, créé par Max Hattler avec 36 étudiants de la School of Creative Media, City University de Hong Kong.

 

 

 

 

CHAPELLE DE L'HÔPITAL GÉNÉRAL

Rue Sainte Rose (16.03 > 01.04 – mardi>samedi 10H>18H – dimanche 14H>18H) Commissariat Stephen Sarrazin

MARIANA CARRANZA (Uruguay/Allemagne) | Frontex16

 

Frontex est le nom d’une organisation responsable des frontières de l’Europe. En cherchant à les traverser, les migrants de différents pays et continents espèrent profiter de ses valeurs, de sa sécurité et du statut de réfugié.

Frontex16 est une interface numérique interactive. Par l'emploi de la technologie Kinect, qui capte les corps en mouvement dans un espace en trois dimensions, le corps du spectateur interagit avec un écran sur lequel il peut voir les découpes de fils barbelés et de murs. Ces éléments constitutifs du décor défilent à la manière d'un travelling, comme si nous étions en train de longer une frontière et de chercher un passage, un échappatoire.

Au dessus de ces obstacles, flottent des objets légers représentant les symboles des valeurs du monde occidental (la liberté, la démocratie...). Ils sont les avatars de ceux qui ont le pouvoir, qui peuvent voir des deux côtés de la frontière. Ces éléments son pareils à des ballons que les silhouettes des spectateurs peuvent frapper, repousser, lancer. Ils sont comme les concepts que notre société manipule à sa guise au travers des médias et de l'opinion publique, pour servir une image positive d'une politique qui pourtant prône la fermeture des frontières.

L'interprétation de chaque détail de l’œuvre est ouverte, on peut voir dans un des ses paramètres plusieurs entrées. Par exemple, la présence des silhouettes des spectateurs incrustées dans le décor est à la fois une invitation à se projeter dans le quotidien d'un réfugié, mais aussi à s'interroger sur notre rôle dans cette Histoire peu glorieuse. Quel acteur sommes nous? Sommes nous de ceux qui tirent les ficelles d'une politique conservatrice ou avons-nous le pouvoir d'agir contre l'érection de ces murs ?

Ce dispositif, à l'allure d'un jeu vidéo immersif et ludique, est une des réalisations les plus spontanées de Mariana Carranza. Face à une vague d'immigration grandissante suite aux conflits qui secouent les pays limitrophes à l'Union Européenne, les décisions prises dans l'urgence de fermer les frontières a provoqué un sentiment de colère et d'indignation chez l'artiste.

Bien qu'elle fasse référence, dans l'arrière plan, à la Tour Eiffel pour renouer avec une trame historique républicaine ainsi qu'avec le souvenir de la révolution française (origine de la démocratie occidentale) et de Mai 68, Mariana Carranza tend, par une représentation stylisée, à donner un caractère planétaire à la thématique qu'elle traite. En effet, le désir de fermer les frontières, de construire des murs entre les pays et de se protéger des phénomènes migratoires n'est pas propre à l'Europe et à la France ; on le retrouve aux États-Unis, en Turquie, en Chine, en Inde, au Brésil, en Hongrie, en Arabie Saoudite, etc. Au total, ce sont plus de 65 murs construits ou planifiés qui, mis bout à bout, atteignent en kilomètres la circonférence de la terre.

À la vidéo projetée s'ajoutent les enregistrements sonores de plusieurs voix, qui se déclenchent lorsque les visiteurs touchent les objets flottants. Elle prononcent toutes la même phrase en plusieurs langues ; la solution est dans la diversité.

« La diversité n'est pas un problème à résoudre, la solution est dans la diversité », cette phrase que l'artiste a empruntée à Paula Graham, sonne comme une évidence et une preuve de bon sens, illuminant ce paysage austère bien plus édulcoré que la réalité.

https://marianacarranza.wordpress.com/

+ Kader Attia (Holy Land, 2006), Mona Hatoum (Hotspot III, 2009), Andy Goldsworthy (Mur de Storm King, 1997-98).

 

 

CENDRILLON BÉLANGER (Canada) | Blonde Venus

 (Contenu déconseillé aux enfants)

 

Blonde Venus est constituée de quatre œuvres photo et vidéographiques, toute participant à la présentation d'un double de l'artiste, double qui n'a pas d'identité mais qui est incarné par un corps de femme nu, sensuel, provocateur, jouant de ses atouts. Cendrillon Bélanger est avant tout metteuse en scène par un travail méticuleux sur le costume (Vénus), les éclairages (Dark Venus), les accessoires (Photomaton®), les gestes (Hôtel Rotary). Dépassant le cliché de la femme séductrice, exhibitionniste, hypersensible ou romantique, en conférant une certaine énigme à chaque mise en scène, par le flou, le ralenti, le geste ou la forme indéfinie, elle dresse le portrait d'une féminité qui « impose une direction au regard d'un homme qui croit la dominer » (Emma Rapin). Elle puise son inspiration esthétique dans le cinéma hollywoodien des années 50, dans la mode, dans la musique punk, et surtout dans l'histoire de l'art pictural classique à laquelle elle emprunte le traitement de la lumière, les poses, le hors-champs, le thème du nu féminin, les détails précieux dans les costumes, etc.

Pour la plupart de ses œuvres, c'est le coup de foudre pour un lieu qui détermine les choix plastiques. Ensuite, l'artiste est disposée à se mouvoir ou contorsionner son corps dans un plan séquence à cadrage fixe, où elle laisse tourner la caméra sans suivre un scénario écrit. Puis vient le son, qui l'aide à anticiper les rythmes du montage. A la manière de Narcisse, son corps se montre, se voit puis se dérobe. Hôtel Rotary (1999) est une vidéo tournée dans la plus célèbre des maisons closes de Paris (fin XIXe siècle). Dans la « chambre chinoise », une femme nue est allongée. Elle se contorsionne de manière très chorégraphique et lance parfois un regard vers le haut, puis elle ralentit son mouvement pour s'approcher d'une pose odalisque. Sa gestuelle est guidée par les chants fantomatiques du Requiem remixé de Giusseppe Verdi. On ne sait si cette femme se regarde avec narcissisme dans un miroir au plafond, ou si elle guette un élément mystérieux dans un hors champ inquiétant.

Dark Venus est une série de photographies inspirée de la peinture classique, au travers de son cadrage par la lumière artificielle et des poses très travaillées. Les scènes sont explicitement éclairées par un lampadaire ou les phares d'une voiture, allusion au cinéma américain du milieu du XX siècle et, pourquoi pas, à l'esthétique des films d'horreur ou les victimes sont de jolies femmes vulnérables. L'artiste se met en scène nue dans une forêt en pleine nuit et par l'aspect très narratif des ses photos, soulève une ambiguïté, un malaise. Est-elle en train de fuir des agresseurs ?Vient-elle d'être retrouvée ? Sauvée ? ou est-t'on en train de l'abandonner ? Le mystère rend la scène piquante.

Vénus (2017) est un plan séquence où l'on suit, dans un mouvement panoramique, le déplacement d'une femme vêtue seulement d'une nuisette (qui souligne sa nudité) dans une forêt dense et obscure, entre « chiens et loups ». Cendrillon Bélanger cherchait ici essentiellement à s'immerger dans la nature sauvage lozérienne. L'artiste n'ayant pas prévu de scénario précis, elle s'engage davantage dans une démarche performative. Le panoramique tremblant donne au point de vue un caractère subjectif. « Réminiscence de conte aux fins tragiques »(Aurélie Wacquant Mazura), la scène ici confronte l’innocence (le petit chaperon rouge?) dans un milieu hostile (la forêt et ses prédateurs, comme le loup) et ravive des thématiques qui semblent inépuisables : le triangle « femme, magie, bestialité ».

Photomaton® est une série commencée en 1994 dans une cabine de la station de métro Hôtel de Ville à Paris. Les contraintes que s'impose Cendrillon Bélanger (mise en scène dans l'urgence car le rideau est mince entre sa nudité et le reste du monde, espace très exigu, le « minimum vital de création ») ne sont pas des obstacles mais une mise à l'épreuve de l'artiste et son œuvre. On y voit par lot de quatre petites vignettes, des compositions faites à partir de fragments de corps révélés, de textiles, d’accessoires, etc. Aucun repère visuel (excepté le titre de la série comme indice) ne nous permet de définir le lieu de la mise en scène. Le point de départ est pourtant cet espace, exigu, oppressant, avec l'inconnu au dehors. L'artiste se sert de l'espace public comme de son atelier, aménage un cadre restreint, se construit un décor et s'y installe le temps furtif et salvateur d'une photo. Elle devient la femme dont on ne voit jamais le visage, mais des bouts de corps morcelés, comme tassés dans une boite avec d'autres fragments d'objets. Et ainsi on y retrouve tous les détails de ses œuvres. Ses autoportraits anonymisés, elle n'a cessé de les réaliser depuis plus de 20 ans, ils sont la clé de voûte de toute son Œuvre. Ils sont spontanés, autonomes et servent généralement de transition entre deux projets artistiques plus conséquents, soit pour clôturer avec légèreté un tournage lourd, soit pour annoncer une prochaine œuvre. La dimension unique et miniature des planches contact accentue sa préciosité et le rapport intime que l'on peut avoir avec elles, qualités que l'on trouve habituellement dans les images votives. Le détournement de la machine à photomaton dresse davantage le portrait d'une Œuvre qu'il n'affiche l'identité d'une personne.

Cendrillon Bélanger est née à Montréal. Au début des années 90, elle étudie aux Beaux-Arts de Paris en sculpture et multimédia dans les ateliers de Tony Brown et Jean-Luc Vilmouth. Elle vit et travaille à Paris.

www.cendrillonbelanger.net

+ Frida Kahlo, Edward Hoper, Cindy Sherman, David Lynch, Pablo Picasso (Les demoiselles d'Avignon, 1907), Édouard Manet (L'Olympia, 1863).

 

 

 JULIE CHAFFORT (France) | Les Animaux

 

« J’ai commencé la série de vidéos autour des animaux et de l’artifice en 2011. J’avais acheté un ballon gonflé à l’hélium en forme de cheval et je me disais qu’il fallait que je fasse quelque chose avec. Je me suis donc baladée toute une après-midi en pleine campagne avec mon petit cheval jusqu’à arriver près d’un enclos où une jument était là. J’ai donc attaché le fil de mon ballon à une pierre et l’ai déposé dans l’enclos quand la jument avait le dos tourné. J’ai allumé la caméra et j’ai filmé pour capter la réaction du cheval. Quand elle a vu le ballon, elle est devenue surexcitée et n’arrêtait pas de faire des allers-retours sur elle-même. Son comportement était assez impressionnant et drôle à la fois. C’est comme ça que j’ai commencé cette série. J’ai voulu confronter l’animal à l’artifice, le vivant à l’inanimé (animaux naturalisés, peluches, …). Mettre l’animal face à sa propre représentation. Ce qui est incroyablement génial chez les animaux, c’est qu’ils sont directs. Ils ne trichent pas. Leur réaction est entière. »

Œuvrant dans les champs du cinéma et de l’art contemporain, les films et vidéos de Julie Chaffort sont composés de tableaux teintés d'étrangeté, de surréalisme et de scènes extravagantes qui reflètent un monde décadent et jubilatoire. Ils sont également habités par une certaine lenteur, invitant à l’écoute et à la contemplation, mais jouant aussi sur les registres de l’absurde, de la chute, de la surprise et du décalage. La nature devient une scène de théâtre où se confrontent des acteurs, des accessoires et/ou des animaux qui, habituellement, n'ont rien à faire ensemble.

« Unir des concepts et des choses qui rarement vont ensemble, ou bien considérer les objets communs avec une attention inhabituelle et de l'esprit d'observation, voila qui peut conduire quelqu'un à avoir une idée » (Georg Christoph LICHTENBERG, Le miroir de l'âme).

Julie Chaffort provoque la rencontre et filme la scène en un plan séquence, sans en avoir écrit le scénario précis. Souvent, ses personnages sont voués à une tâche aliénante, menant souvent à l'épuisement. Au contraire, dans ses vidéos, elle relève la surprise et la spontanéité des animaux face à une représentation grotesque et lointaine d'eux même. Julie Chaffort vit et travaille à Bordeaux.

www.julie-chaffort.com ihttps://vimeo.com/167424226

+ Marcel Duchamp (Roue de Bicyclette, 1913), Joseph Beuys (I Like America And America Likes Me, 1974), Dada. Jean-Siméon Chardin (Le singe peintre, 1740).

 

 

ATELIER COIFFERIE

9 rue de la Coifferie (16.03 > 01.04 – 14H>18H – sinon visible de l'extérieur 24h/24h)

JOHN SANBORN (USA) | Ellipsis…

 

Co-production, création de John Sanborn / création vitrail par Jean Lebideau avec Stéphan Bernard et Julien Piedpremier / Musique de Dorian Wallace.

 

« Sans les premiers artistes de la vidéo, il n'y aurait jamais eu Youtube » (John Sanborn)

Jonh Sanborn cherche à dépasser les limites de l'écran dans ses installations vidéo. Ici, il convoque l'image palpable (le vitrail) et l'image électronique (la vidéo projetée) pour faire dialoguer le réel et le virtuel, le physique (les corps, le morceau de verre) et le spirituel (les idées). Un vitrail porte en son centre une main affublée d'un œil. L'ouvrage, servant habituellement à la fermeture d'une baie, devient ici autonome, trônant au milieu de la pièce. Translucide, il reçoit en partie la projection qui donne vie à la main. Le verre agit comme une barrière qui bloque une partie du signal et en même temps en devient le support. Une majorité de la vidéo déverse sur le mur du fond un collage de signes. Horreur et joie, mystère et évidence, quotidien et mythique se côtoient au travers des images de rébellions, de danses, d'étreintes... Qui semblent glanées sur Internet, collectées dans les médias. Ce sont les fantômes iconiques que la main fait danser sur la toile au gré de trois thématiques principales : la raison, la compassion et l'espoir. L'ensemble est ponctué par les apparitions de Jane Birkin et Serge Gainsbourg, comme symbole d'un amour totémique qui transcende toute vie.

Tout commence quelque part, il n'y a pas de fumée sans feu. Sur le vitrail, la main est le point d'origine, le mécanisme des commencements et des fins, qui démarre et arrête les événements et les processus. Figure équivoque, elle est l’outil qui nous sert à contrôler et influencer, et qui nous contrôle et nous influence. Elle évoque l'univers tactile des nouvelles technologies et des applications. Elle est aussi la main de Dieu. Deux temporalités se confrontent, comme dans le vide qui sépare l'index de Dieu de celui d'Adam peints par Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine ; les instants avant et après l'effleurement qui donna vie au premier homme. 

La main est aussi silhouette colorée, parmi les premières traces humaines rupestres de la préhistoire. À ce propos, Marie José Mondzain, dans Homo Spectator (2007), en fait une fable anthropologique pour expliquer que dans cette main négative ou positive s'articulent le vide (absence qui fait la faiblesse de l'homme) ainsi que la trace (autorité de l'homme sur son Histoire par son pouvoir de se mettre en scène). 

« Homo spectator, c’est l’homme qui le premier, dans l’obscurité d’une caverne, a inscrit une trace hors de lui. Il a tendu le bras, s’est appuyé sur la paroi, a enduit sa main de pigments, l’a retirée. Il a vu alors l’image de sa main, la première image de lui-même. Le message de cette lointaine humanité est précieux. Sans séparation, il n’y a pas d’image et l’homme est sans regard. Le spectateur est l’œuvre de nos mains. » Elle ajoute dans un entretien que « L’image n’est pas là pour ce qu’elle montre mais pour ce qu’elle ouvre comme champ infini au regard. J’appelle image ce qui dans tout champ du visible échappe à la communication. Tout ce qui se creuse dans l’image. » (Regards n°47)

Ellipse est un mot polysémique (omission de détails, suppression d'un ou plusieurs mots dans un énoncé sans en changer le sens, ovale, cercle imparfait...). C'est aussi la forme par excellence du baroque, ce mot venant de la joaillerie pour désigner une perle qui a une rondeur irrégulière, donnant son nom à un art, et notamment une musique « dont l'harmonie est confuse, chargée de modulations et de dissonances » (Jean-Jacques Rousseau). Pour John Sanborn, C'est la ligne qui ne retrouve jamais sa fin, la situation qui se répète mais pas à l'identique, l'Histoire récurrente mais l'humanité qui évolue. C'est l'extra-ordinaire qui détourne l'esprit humain de sa trajectoire, nous « trouvons nos existences par le détour de la norme » (JS). Et l'ellipse, c'est aussi la forme de cet œil dont on ne sait si c'est lui qui nous surveille ou si c'est nous qui le contemplons. Ici tout résonne comme un va-et-vient de sens, créant ainsi un « flux de possibilités et d'irrégularités pour nous aider à définir notre humanité ».

« Je suggère que l’homme qui montre à l’homme qui voit, c’est un homme qui s’adresse à l’homme. » ( Marie-José Mondzain)

John Sanborn est un artiste média New-Yorkais qui vit et travaille en Californie à Berkeley. Il fait partie de la deuxième vague d'artistes vidéo en Amérique, avec Bill Viola, Dara Birnbaum, Gary Hill, etc... Il a découvert la vidéo en tant que forme artistique à Paris en 1974, fasciné par ce fluide qui a le pouvoir de transformer le quotidien en ce que l'on veut. Depuis, il crée des mondes, des personnages et raconte des histoires au moyen de quelques idées simples capables de refléter la complexité et la densité de tout ce qu'il voit et ressent. Révélé et soutenu par Nam June Paik, son travail a été montré dans les plus grands musées du monde (MOMA, Tate Modern, Centre Pompidou, etc...). 

https://www.johnsanborn-video.com/

https://vimeo.com/121074041 (Portrait par VIDEOFORMES)

+ Michel-Ange (Plafond de la Chapelle Sixtine, 1508-1512), Grotte Chauvet (Entre -35000 et -23000 ans), Yves Klein (Anthropométries, v1960),  

 

 

GALERIE DOLET / CROUS

25 rue Étienne Dolet (15.03 > 31.03 – lundi>vendredi 8H>16H)

Video Academy / Vidéos D’écoles

 

Vidéos issues des travaux d’établissements d’enseignement supérieur qui relèvent du champ de l’art vidéo et de l’art numérique.

 

http://festival2017.videoformes.com/video-academy/

 

 

MAISON DE LA VIE ÉTUDIANTE

Campus Universitaire les Cézaux 7 Place Vasarely, Aubière (13.03 > 31.03 – lundi>vendredi 8H30>17H)

Rêves de sciences #6, Le zootrope des éléments

 

Dans le cadre du parcours Innovation et Créativité, les étudiants de l’école SIGMA participent à un module alliant L’art à la science proposé par le Service Université Culture, sous la responsabilité artistique d’Anne-Sophie Emard et en partenariat avec Videoformes. Les étudiants ont proposé une réflexion sur la classification des éléments de Dimitri Mendeleiv, sur l’histoire de la radioactivité, sur Stephen Hawking et son travail sur les trous noirs, dans un dispositif inspiré du zootrope ou on peut voir les images projetées à l’intérieur à hauteur d’homme.

Huit lucarnes permettront de découvrir huit écrans sur lesquels seront diffusés huit vidéos en lien avec les portraits de scientifiques ou d’expériences choisis par les étudiants. Par une astuce de montage, les vidéos créeront l'illusion d'un glissement des images d'un écran à un autre afin de renforcer la référence au zootrope et d'inciter le spectateur à circuler autour de l'œuvre pour en découvrir toutes les "facettes". Les parois de la structure seront recouvertes des signes du tableau périodique des éléments.

Responsable du parcours : Isabelle Thomas (pôle COFI)

Responsable du secteur Arts, sciences, techniques, société : Évelyne Ducrot, directrice du SUC

Responsable du secteur Cinéma : Caroline Lardy, maître de conférences en études cinématographiques

Responsable de la Maison de la Vie Étudiante : Nathalie Cousteix-Jouen

Régisseur : Michel Durot – SUC

 

 

CANOPE 63

15 rue d'Amboise (22.03 > 04.04 – lundi>vendredi 9H>17H)

Installation Jeunes Vidéo

 

Ce projet s'inscrit dans une démarche d'éducation à l'image et à l'art vidéo référencé dans les programmes scolaires. Il propose la réalisation d'une installation vidéo ou multimédia au sein des établissements scolaires, et apporte aux élèves une expérience collective de création d'un projet avec un artiste et un encadrement professionnel. L'aboutissement de ces expériences est exposé dans le grand hall de CANOPE.

 

Artistes intervenant : Christophe Bedrossian, Isabelle Dehay, Pierre Pauze, Cécile Quintin, Anne Marie Rognon, Mathieu Sabatier, Arnaud Simetière.

Établissements présents : Collège Pierre Galery (15 Massiac), Lycée général et technologique Jean Zay (63 Thiers), Collège Jean-Baptiste Desfilhes (03 Bellenaves), Lycée professionnel Pierre Boulanger (63 Pont-Du-Château), Lycée La Fayette (43 Brioude), Lycée professionnel Roger Claustres (63 Clermont-Ferrand), Lycée privé St-Julien (43 Brioude), EREA (63 Opme-Romagnat).

 Installation Jeune Vidéo

 

 

GALERIE CLAIRE GASTAUD

5/7 rue du Terrail | mardi>samedi 14h>19h

 

Laurent Pernot  | Montagnes (455 secondes) | 2009

Stephan Crasneanscki | Ayahuasqueros | 2012

Neil Lang | Under the Moonlight, Approximately 4000 Kelvin | 2016

http://festival2017.videoformes.com/galerie-o-ouizeman-galerie-c-gastaud/

http://www.claire-gastaud.com/